L’otite est une inflammation du conduit auditif. Il s’agit d’une pathologie extrêmement fréquente chez nos carnivores domestiques. Elle peut avoir de nombreuses origines dont certaines seront responsables d’otites récidivantes. Quelques informations utiles sur l’oreille L…
L’otite est une inflammation du conduit auditif. Il s’agit d’une pathologie extrêmement fréquente chez nos carnivores domestiques. Elle peut avoir de nombreuses origines dont certaines seront responsables d’otites récidivantes.
L’oreille externe est l’organe de perception des ondes sonores. Elle comporte le pavillon auriculaire et le conduit auditif externe. Chez les carnivores domestiques, ce conduit à la forme d’un L.
Il s’agit d’une inflammation du conduit auditif externe jusqu’au tympan. Elle est extrêmement fréquente chez nos animaux domestiques.
Elle s’accompagne d’importantes démangeaisons. L’animal se frotte ou se secoue les oreilles en permanence. Il peut éprouver une vive douleur et refuser qu’on examine son oreille.
En fonction de la cause et du stade d’évolution de l’otite, une vive douleur, des sécrétions brunes à noirâtres ou encore du pus pourront être observés au bord du conduit auditif. Une très mauvaise odeur est souvent associée à ces sécrétions (odeur de beurre rance).
L’otite moyenne est liée à une affection qui concerne les bulles tympaniques.
Elle peut être associée à une otite externe mais peut également concerner exclusivement l’oreille moyenne. Dans ce cas, aucun écoulement ni aucune anomalie n’est perceptible à l’examen direct du conduit auditif.
Néanmoins l’animal présentera divers symptômes évocateurs d’une otite. Comme lors d’otite externe, seront remarqués :
Il peut, par ailleurs souffrir de :
Enfin, une tête maintenue penchée en permanence peut être fortement évocatrice de la présence d’une otite moyenne.
Elle est moins fréquente et ne sera pas abordée dans cet article.
Plusieurs types de bactéries (Staphylocoques, Pseudomonas…) et de levures (Malassezia) peuvent se développer dans le conduit auditif, provoquant l’apparition d’une otite.
Ces otites sont alors associées à des sécrétions purulentes et à une odeur très désagréable. Plusieurs facteurs vont favoriser ces otites :
C’est le cas lors de :
Certains parasites peuvent être à l’origine de l’apparition d’une otite du fait de l’inflammation qu’ils engendrent dans le conduit auditif. Le parasite le plus fréquemment rencontré est un acarien appelé Otodectes cynotis responsable de la “gale d’oreille”. Ce parasite est très contagieux et sa présence devra tout particulièrement être suspectée lors de l’arrivée d’un nouvel animal à la maison ou chez des animaux ayant accès à l’extérieur et donc fréquemment en contact avec leurs congénères (chats explorateurs…).
D’autres parasites tels que les “aoûtats” ou les demodex peuvent également favoriser l’apparition d’otites.
De petits corps étrangers comme les épillets de graminées peuvent venir se loger dans le conduit auditif notamment à la suite d’une promenade dans des herbes hautes ou d’une partie de chasse. Ces corps étrangers vont provoquer une inflammation voire une infection et pourront aller jusqu’à perforer le tympan et créer une otite moyenne.
Une otite provoquée par un corps étranger est unilatérale.
Les animaux présentant un terrain allergique sont particulièrement sensibles aux otites.
En effet, comme chez l’humain, certains chiens ou chats vont présenter une “hypersensibilité” à certains éléments. Les substances responsables de ces allergies peuvent être d’origine alimentaire ou environnementale (allergie aux acariens, aux pollens, aux piqûres de puces…).
Ces allergies favorisent de façon importante l’apparition d’otites. L’otite sera parfois le seul signe évocateur de l’allergie mais elle est le plus souvent associée à d’autres signes cliniques comme des démangeaisons importantes, des troubles cutanés dans d’autres régions du corps, en particulier le pourtour des yeux, les extrémités ou encore toutes les zones de peau très fine.
Les otites provoquées par ces allergies présentent un caractère récidivant.
Les tumeurs et les polypes inflammatoires du conduit auditif sont assez rares chez les chiens mais sont rencontrés fréquemment chez les chats.
Elles peuvent être directement visibles à l’examen du conduit auditif externe si elles se développent dans l’oreille externe mais peuvent également prendre naissance dans l’oreille moyenne (au niveau de la trompe d’Eustache) ou encore dans le naso-pharynx (au fond de la gorge).
L’animal atteint présente des signes visibles d’otite si le conduit auditif externe est concerné, des signes neurologiques si la masse est présente dans l’oreille moyenne ou des signes respiratoires si le polype prend naissance dans le naso-pharynx.
Les polypes peuvent être présents chez le chaton dès la naissance ou se développer en réaction à une inflammation, une infection des voies respiratoires (rhinite, laryngite, pharyngite…) impliquant des virus ou des bactéries qui progressent jusqu’à l’oreille.
Ces polypes ne se développent, le plus souvent, que dans une oreille.
Des maladies dites auto-immunes ou certaines dysendocrinies (comme l’hypothyroïdie) vont elles aussi favoriser le développement d’otites.
De très nombreuses causes peuvent provoquer une inflammation puis une infection du conduit auditif.
Toute otite, en particulier lorsqu’elle est chronique, doit s’accompagner d’une recherche attentive de l’un de ces facteurs favorisant.
Une otite externe est mise en évidence par l’examen du conduit auditif à l’aide d’un otoscope.
Cet examen permet de constater l’inflammation du conduit auditif ainsi que l’éventuelle présence de sécrétions, de vérifier l’absence de masse visible ou de corps étranger dans l’oreille et d’observer l’état du tympan.
Lors d’otites récidivantes ou persistantes, un examen cytobactériologique des sécrétions prélevées dans l’oreille va permettre de savoir si des levures sont en cause, si des bactéries sont présentes et, dans ce cas, quelle famille d’antibiotiques sera la plus efficace pour les éliminer.
Lors d’otites moyennes, un examen à l’otoscope peut révéler des anomalies mais, la plupart du temps, le conduit auditif semble tout à fait normal car les lésions se situent en-arrière du tympan.
Le diagnostic d’otite moyenne nécessite alors la réalisation d’autres examens tels que :
Le traitement d’une otite consiste à lutter contre l’inflammation et éliminer bactéries et levures lorsqu’elles sont présentes dans le conduit auditif.
Lors d’otite externe, des traitements locaux seront instillés dans les oreilles. Plusieurs règles doivent être respectées pour s’assurer de guérir l’otite.
Le vétérinaire réalise à la clinique un nettoyage approfondi du conduit auditif. Vous devrez ensuite effectuer, vous aussi, un nettoyage régulier des oreilles pour permettre la guérison de votre animal. En effet, l’excès de cérumen et les débris cellulaires qui stagnent au fond du conduit favorisent, non seulement, les surinfections mais ils empêchent également le contact direct entre la paroi du conduit auditif et le produit traitant, ce qui diminue très nettement l’action de ce dernier. Il est donc recommandé de nettoyer les oreilles de votre animal tous les 3 ou 4 jours pour éliminer ces saletés. Eviter l’emploi de coton-tige qui vont repousser les sécrétions dans le fond du conduit. Un nettoyant auriculaire adapté aux carnivores domestiques va permettre de décoller le cérumen présent dans le conduit auditif, cérumen qui sera ensuite retiré grâce à un simple morceau de coton.
Les produits traitants locaux sont très concentrés en antibiotiques et anti-inflammatoires et la voie d’administration locale est donc la plus adaptée au traitement de l’otite externe. Ce traitement doit, par contre, être effectué correctement afin d’être efficace. Comme nous l’avons évoqué précédemment, le conduit des carnivores domestiques a la forme d’un L. L’introduction des pommades ou solutions traitantes uniquement au bord du conduit auditif ne permet donc pas une pénétration jusqu’au tympan. Il convient de bien introduire l’embout en profondeur dans le conduit auditif (les embouts des traitements auriculaires sont tous souples et adaptés à l’anatomie de l’oreille des chiens et chats). Pour cela, l’oreille de l’animal sera délicatement tirée vers le haut et l’embout, maintenu vertical, glissé quasiment entièrement dans le conduit.
Parfois, de très importants remaniements inflammatoires ont provoqué des modifications marquées de la structure de l’oreille : La paroi du conduit est alors très épaissie voire calcifiée et l’animal se plaint dès qu’on y touche, ce qui rend le traitement très difficile.
Le vétérinaire procédera alors à une anesthésie pour réaliser un premier nettoyage soigneux de l’oreille puis il pourra mettre en place un traitement anti-inflammatoire par voie générale pour limiter l’inflammation et vous permettre, après ces quelques jours de “traitement d’attaque”, une application plus aisée des traitements locaux.
Les traitements locaux ne pénètrent pas à travers le tympan. Ils n’ont donc d’intérêt dans le traitement d’une otite moyenne que si une otite externe lui est associée.
L’inflammation de l’oreille moyenne est, elle, traitée à l’aide d’antibiotiques et d’anti-inflammatoires administrés par voie générale pendant 4 à 6 semaines.
Dans les cas les plus avancés (otite externe avec remaniements extrêmement importants du conduit auditif ou otite moyenne ne répondant pas à un traitement médical), une chirurgie peut être nécessaire (abaissement du conduit auditif, trépanation des bulles tympaniques voire ablation du conduit auditif dans les cas les plus graves).
Le traitement d’une otite doit absolument tenir compte d’un éventuel facteur déclenchant qui, s’il n’est pas décelé, rend toute guérison illusoire :
Mon chien a maintenant l’oreille propre. J’arrête le traitement !
Attention, compte tenu de la forme en L du conduit auditif de nos animaux domestiques, seule une infime partie du conduit est visible à l’œil nu. Le chien ou le chat pourra avoir cessé de se gratter, de se plaindre et son oreille pourra sembler parfaitement guérie alors que des germes sont encore présents dans le fond du conduit auditif.
Tout arrêt du traitement doit donc absolument être précédé d’une visite chez le vétérinaire qui examinera le conduit jusqu’au tympan et pourra juger de la guérison de l’otite.
Un arrêt trop rapide du traitement va favoriser la persistance dans le fond du conduit de bactéries devenant progressivement résistantes à de nombreux traitements auriculaires et provoquant l’apparition de nouvelles otites de plus en plus difficiles à guérir.
Mon chien a de nouveau mal à une oreille. Je vais le traiter avec le produit que le vétérinaire m’avait délivré pour sa précédente otite.
Toute suspicion d’otite doit être accompagnée d’une visite chez le vétérinaire. En effet, deux otites successives n’ont pas forcément la même origine. Le précédent traitement ne sera donc pas forcément efficace. Pire, traiter une otite sans examen préalable du conduit auditif va empêcher :
Lors d’otite, les effets du traitement instauré sont généralement très rapides et les signes de douleur et de démangeaisons disparaissent souvent en seulement quelques jours. Face à la multitude de tâches à accomplir au quotidien et les plaintes de l’animal ayant cessé, l’otite est vite oubliée et la durée du traitement préconisée par le vétérinaire n’est bien souvent pas respectée.
Pourtant, une visite de contrôle chez le vétérinaire doit absolument avoir lieu pour la réalisation d’un examen soigneux du conduit auditif et la confirmation de guérison de l’otite sous peine de récidive rapide.
Prenez rendez-vous à la clinique vétérinaire des Portes du Gers à l’Isle Jourdain !
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